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Rencontres de la chaire « Les territoires qui disent NON »
28 juin 2023
« Les territoires qui disent NON »
Les mobilisations territoriales n’ont pas attendu les années 2010 pour exister. Des mouvements en réaction à l’implantation d’une centrale nucléaire à Creys-Malville en 1977 aux Zones à Défendre en passant par l’engagement des associations contre le tracé du TGV Méditerranée dans les années 1990, les exemples ne manquent pas. Dès les années 1970, face aux risques industriels et environnementaux, une nouvelle forme d’action collective émerge avec comme répertoire et horizon d’action : le territoire.
Après deux décennies de ZAD, où en est-on aujourd’hui ?
Les résistances s’adressèrent d’abord à des investissements privés ou des équipements publics poursuivant les modèles de croissance permises par les ruptures technologiques du XXème siècle (nucléaire, TGV, transport aérien, centres commerciaux…). Du Lyon-Turin à Europa City…
Aujourd’hui, le spectre des conflictualités s’élargit. Des investissements de la transition écologique et énergétique sont également en cause (productions d’énergies renouvelables, parcs éoliens terrestres ou maritimes, fermes photovoltaïques…).
Et les clivages au sein des territoires s’étendent à d’autres domaines : l’exemple de la forêt française, les transformations des métropoles…
Les sciences sociales ont pu analyser ces mobilisations à travers les transformations de leurs répertoires d’action ou leur contribution à de nouveaux clivages politiques, voire de nouvelles familles politiques et notamment l’écologie. De fait, si les projets d’infrastructures, d’équipements, d’aménagement font l’objet de contestations, ce sont les formes de cette contestation et de la protestation qui évoluent notamment avec des formes d’occupation et d’appropriation de lieux. L’appropriation offre aux actants de la protestation l’occasion de développer in situ un modèle alternatif et ainsi de mieux résister par l’usage.
Bien sûr, l’occupation renvoie à des réalités diverses. De la place Taksim aux ronds-points des Gilets jaunes en passant par Nuit debout, des mouvements à vocation nationale se sont constitués autour de l’occupation. Nos échanges se concentreront davantage sur la résistance territoriale à des projets d’envergure susceptible de transformer économiquement, socialement voire écologiquement le territoire concerné. La chaire Transformations de l’action publique souhaite décaler le regard sur ces mobilisations en s’interrogeant sur leur prise en compte par les pouvoirs publics et l’action publique.
Face à l’occupation la répression et le maintien de l’ordre public sont la réponse ultime. Ils sont associés à des événements dramatiques. De Vital Michalon à Rémi Fraisse, on mesure les enjeux politiques du traitement de ces mobilisations. Mais cette seule réaction n’épuise pas les transformations de l’action à l’œuvre face à ces mobilisations et à la délicate question de l’acceptabilité des territoires. À travers diverses modalités d’échanges entre porteurs et porteuses de projets, chercheurs et chercheuses en sciences sociales, responsables politiques et associatifs, nous nous confronterons aux modalités de la légitimation ou de l’illégitimation territoriales de grands projets.
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